De l’avènement du streaming aux chorégraphies virales, en passant par des styles qui ont parcouru la planète entière, les années 2010 ont été une décennie musicale pleine de surprises. Alors que les années 2000 ont redéfini notre rapport à la musique, les années 2010 ont accéléré certaines des tendances qui ont redéfini notre rapport à la musique et aux artistes.
L’arrivée du streaming
Si les années 2000 ont été marquées par le téléchargement illégal, qui a profondément marqué le rapport entre artistes, fans et maisons de disques, le streaming est venu apporter de la stabilité à l’industrie. D’abord reçue avec un peu de méfiance, les plateformes de streaming étaient regardées un peu de travers par les majors, mais l’histoire est déjà en marche. En 2015, l’intégralité de l’œuvre des Beatles est disponible en streaming. Et aujourd’hui, une bonne partie des utilisateurs se sont tourné vers le streaming pour écouter leurs artistes favoris et partager leurs playlists.
Le rap persiste et signe
Le rap connaît son âge d’or dans les années années 90, véritable pic de créativité pour le genre. Pourtant, les années 2010 ressemblent fort à un deuxième âge d’or pour le hip-hop, surtout en France.
Le rap américain entre gros son et dépression
Outre-Atlantique, de nouveaux styles et tendances sont venus redéfinir le paysage du hip-hop. La trap, caractérisée par des rythmes lourds et répétitifs et des synthétiseurs saturés, fait un carton, avec Young Thug, Migos ou Travis Scott. Autre nouveauté, Atlanta s’impose comme la capitale du rap sudiste. En 2010, elle domine la scène rap américaine avec des stars comme T.I. ou Ludacris, mais aussi des figures plus underground comme 21 Savage.
Les années 2010, c’est également l’essor du rap indépendant, qui profite comme jamais de l’explosion des plateformes de streaming et des réseaux sociaux. Chance the Rapper, Mac Miller, Tyler, the Creator imposent leur style original et leur personnalité hors norme.
Le rap français se démocratise
Côté rap français, les années 2010 voient souffler un vent de fraîcheur sur la création musicale, et de jeunes rappeurs venus de province émergent. Orelsan, originaire de Caen, sort notamment l’album La fête est finie et le tube « Basique ». On citera également le Roubaisien Gradur ou encore les Toulousains Big Flo et Oli.
En 2013, un véritable ovni débarque. Jul est simple et sympa, il se balade en survêt avec ses potes marseillais. Et surtout, il produit des albums à la pelle : 19 albums en 5 ans (dont 6 gratuits), une productivité impensable sans internet et la musique en streaming. Autre phénomène, PNL qui impose le cloud rap en France. Nekfeu tire lui aussi son épingle du jeu. Sa particularité, et celle de Lomepal, Roméo Elvis ou même Orelsan ? Ils touchent non seulement les amateurs habituels de rap, mais également une nouvelle tranche de la population, jusqu’alors hermétique.
Le phénomène hyperpop
Parallèlement, un nouveau son fait son apparition. L’hyperpop puise son inspiration dans la pop, le rap et la culture japonaise, mais elle est également influencée par le DJ Skrillex, maitre du dubstep et de l’EDM. L’hyperpop est propulsée par le collectif et label britannique PC Music en 2013. Une trend incarnée par des artistes comme SOPHIE, Charlie XCX ou encore A. G. Cook. Souvent catalogué comme un sous-courant musicale, c’est pourtant un genre à part entière, extrêmement inventif.
Le retour des girls et boys band
Tout le monde pensait que le phénomène girls band et boys band s’était éteint avec les années 90. La flamme s’est pourtant rallumée dès 2010 avec Louis, Liam, Zayn, Harry et Niall. Alors qu’ils échouent au X Factor britannique en solo, Simon Cowell décide de les réunir pour le présenter dans la catégorie groupe. Les One Direction sont nés. Même scénario pour les Little Mix en 2011, quand Tulisa Contostavlos leur souffle l’idée de faire cause commune. Premier groupe à remporter le concours, sous le nom de Rhythmix, elles rencontrent de suite un énorme succès. D’autres groupes vont ensuite apparaitre, comme 5 Seconds of Summer, ou The Wanted.
Mais la plus grosse rafale de girls band et de boys band est apportée par la Hallyu ! La K-pop en est déjà à sa troisième génération lorsqu’elle explose à l’international avec des groupes comme BTS, Blackpink, Stray Kids ou TWICE.
L’arrivée de la K-pop avec le phénomène Gangnam Style
C’est une vague qui a prit tout le monde de court : dans les années 2010, la K-pop a conquis le monde. Psy et son « Gangnam Style » ont ouvert une brèche dans laquelle BTS et les Blackpink se sont engouffré·e·s avec leurs chansons entrainantes et leurs chorés iconiques.
Les boss des années 2010
Au-delà des genres et des phénomènes de société, certaines artistes ont simplement plané au-dessus de la mêlée pendant la décennie.
Loin d’être une débutante, Beyoncé a continué son ascension. Il faut dire qu’entre la mi-temps du Super Bowl en 2013, deux grossesses en 2012 et 2017, Coachella 2018, et une apparition dans le live action Le Roi Lion en 2019, Queen B n’a pas chômé ! D’autant qu’elle a également sorti sa marque de sportswear Ivy Park.
Tout comme Rihanna, qui en plus d’enchainer encore et toujours les tubes, s’est lancé dans les cosmétiques avec Fenty Beauty.
Autre pointure féminine : Taylor Swift. En 2015 et à seulement 26 ans, elle est désignée femme la plus puissante du monde par Forbes. Puis en 2019, c’est le magazine Billboard qui la couronne artiste musicale de la décennie.
La Britannique Adèle n’est pas en reste. Son premier album, 21, sort en 2011, et sept ans plus tard, elle se voit décerner sa pierre au Royal Albert Hall Walk of Fame de Londres. Rien que ça.
La folie des challenges musicaux
Avec l’avènement des réseaux sociaux sont apparus les premiers challenges musicaux. Des patrons ont donc forcé leurs employé·e·s à faire des lipdubs plus ou moins gênants sur « Call Me Maybe » de Carly Rae Jepsen avant d’imposer à leur équipe de RH de faire un Harlem shake dans les locaux de l’entreprise. Des trends éphémères, mais qui cachaient tout de même un mouvement de fond, et l’avènement des réseaux sociaux basés sur la musique.
L’arrivée de TikTok
Avant TikTok, on était accro à Musical.ly, une appli de vidéo sur laquelle on pouvait partager nos meilleurs playbacks. En 2016, une autre appli, Douyin, fait un carton en Chine, et se fait connaître à l’international sous le nom de… TikTok. Son éditeur chinois, Bytedance, rachète Musical.ly en 2017 et fusionne les deux applis. L’appli est une véritable opportunité pour de jeunes artistes qui n’auraient jamais pu obtenir une telle visibilité sans elle. On pense par exemple à Lil Nas X avec « Old Town Road ». Propulsée par un challenge sur TikTok, la chanson devient un énorme carton.