Deez is la tech — S02E06 — Good COP, bad COP : comment organiser et animer une Communauté de Pratique

Après avoir démystifié le sigle SRE il y a quelques mois, notre équipe s’attaque maintenant aux COP. Si l’acronyme a été rendu célèbre par la COP21 ou encore la COP27, il n’est pas question d’environnement ici, mais de “communautés de pratique” (“Communities Of Practice” en anglais).

Théorisé dans les années 90, le concept de communauté de pratique s’est, depuis, peu à peu propagé en entreprise, en particulier dans le milieu de la tech où les COP apparaissent désormais comme des entités incontournables en termes de gestion des savoirs, de partage de connaissances et d’apprentissage continu.

Mais alors, comment créer, organiser et faire vivre une COP ? Nos trois invités partagent leurs retours d’expérience et bonnes pratiques de leaders de COP dans ce nouvel épisode du podcast Deez is la tech.

Note: This post accompanies the release of the sixth episode of the second season of “Deez is la tech”, a podcast created by Deezer’s Product & Tech teams — in French only for now. You can still find English content on deezer.io though. Go check it out!

Résumé de l’épisode

Nouvel épisode, nouvel acronyme à décrypter ! Loïc Doubinine (X | LinkedIn) et Vincent Lepot (X | LinkedIn) s’intéressent aujourd’hui aux COP, pour Communities Of Practice, ou Communautés de Pratique en français.

Qu’est-ce qu’une COP ? Comment fonctionnent-elles ? Comment les animer et maintenir l’intérêt de leurs membres, notamment sur le long terme ? Comment prendre des décisions et assurer la participation de chacun ? Et enfin, comment combiner initiatives issues des COP et priorités des équipes ?

Denis GERMAIN (Site Reliability Engineer — X | LinkedIn), Souhail Jebali (Engineering Manager — LinkedIn) et Nicolas Morellet (QA Expert — LinkedIn) partagent leurs expériences respectives de leads de COP, semées de succès et d’embûches, et prodiguent quelques conseils à quiconque souhaiterait créer ou participer à une communauté de pratique.

Épisode disponible également sur Deezer | Apple Podcasts | Spotify | Amazon Music.

Transcription

[00:00:02.050] — Vincent : Bonjour et bienvenue dans Deez is la tech, le podcast qui ne pète ni les plombs, ni les crons ! Créé et animé par les équipes Product & Tech de Deezer, ce programme aborde des sujets relatifs aux mondes de la tech et du streaming musical, et vous fait occasionnellement découvrir les coulisses de certaines des fonctionnalités phares de Deezer. Rejoignez-nous chaque mois pour une nouvelle discussion entre collègues et pairs, en toute décontraction, mêlant partages d’expériences, bonnes pratiques et réflexions sur les tendances futures. Prêts pour un nouvel épisode ? Chaussez vos écouteurs, ça commence maintenant !

[00:00:42.240] — Vincent : Si vous évoluez dans le milieu de la tech, l’acronyme COP vous est certainement familier. Sinon, le terme vous évoque probablement les fameuses COP21, COP27 ou dernièrement, COP28. Mais rien à voir avec le climat ici, puisque nous allons parler de “Communities of Practice” ou “Communautés de pratique” en français. Si les communautés de pratiques existent, de fait, depuis la nuit des temps, dès lors qu’il y a un échange entre personnes autour d’un intérêt commun et d’une volonté d’apprendre les uns des autres, le concept de COP n’a été théorisé que dans les années 90, dans la littérature portant sur la gestion des connaissances. Une COP est ainsi décrite comme, je cite, “un groupe de personnes ou d’institutions qui partagent un intérêt commun envers la même pratique ainsi qu’une volonté partagée d’améliorer leur expertise et leur expérience de celle-ci”. Depuis les années 2000, le nombre et l’importance des communautés de pratiques n’a fait que croître dans les organisations et elles apparaissent aujourd’hui comme des entités incontournables en termes de gestion de savoir, de partage de connaissances et d’apprentissage en entreprise. Comment fonctionne une COP ? Comment la fait-on vivre au quotidien et sur le long terme ? Comment les initiatives issues des COP cohabitent-elles avec les objectifs d’équipe ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles répondront nos invités du jour.

[00:01:57.880] — Denis : Bonjour, Denis Germain, je suis Site Reliability Engineer chez Deezer et je suis aussi COP leader.

[00:02:05.640] — Vincent : Et pour la deuxième fois dans la même saison de Deez is la Tech !

[00:02:09.090] — Denis : Oui, j’ai de la chance !

[00:02:11.510] — Vincent : Souhail ?

[00:02:12.230] — Souhail : Bonjour, je suis Souhail. Je suis Engineering Manager côté Listeners Front-end à Core Product (note: “Listeners” est une sous-équipe de la startup, i.e. de l’équipe, “Core Product” chez Deezer qui, comme son nom l’indique, est en charge de développer les fonctionnalités principales du produit Deezer). Ça fait un an et demi que je suis chez Deezer et quand je suis arrivé, on m’a dit : “tu es lead de COP”.

[00:02:26.620] — Denis : Ça me dit quelque chose…

[00:02:29.700] — Loic : Il y a une expérience partagée !

[00:02:31.860] — Vincent : Et Nicolas ?

[00:02:32.970] — Nicolas : Bonjour, moi, c’est Nicolas. Je suis Expert QA chez Deezer depuis quatre ans et j’anime la COP QA depuis au moins deux ans.

[00:02:45.540] — Loic : Du coup, première question pour vous trois : c’est quoi une COP ?

[00:02:49.620] — Denis : Moi, j’aime bien faire un peu d’historique — je suis pénible avec ça. C’est un terme qui a été inventé par Étienne Wenger — qui est un théoricien de l’éducation, je crois — dans les années 90. C’est une communauté, un groupe de personnes qui partagent un domaine, un centre d’intérêt commun, qui vont se réunir régulièrement pour discuter ensemble de ce sujet et surtout partager leurs réussites et leurs échecs. Ça, c’est pour la définition scolaire. Et comme je suis quelqu’un de très scolaire, je me sentais obligé de la faire.

[00:03:18.430] — Souhail : Je pense que je ne peux pas rivaliser avec la définition scolaire ! Après, pour moi, c’est rassembler des personnes de talent pour avoir de l’intelligence collective, pour penser à faire des bonnes pratiques, évangéliser certains savoir-faire et profiter de l’intelligence de l’un et de l’autre.

[00:03:41.240] — Nicolas : Je rajouterais que c’est aussi un lieu d’apprentissage où l’on apprend des autres. Je pense que c’est un terme important dans la définition de la COP.

[00:03:51.080] — Loic : Apprentissage, transmission de connaissances…

[00:03:53.173] — Nicolas : Oui.

[00:03:53.290] — Vincent : Comment ça se passe ? Je serais curieux de voir vos descriptions à chacun pour voir si toutes les COP fonctionnent un peu de la même manière. Comment vous les appréhendez ? Qui vient ? Comment ça s’organise ?

[00:04:07.330] — Loic : Comment ça fonctionne ?

[00:04:08.560] — Nicolas : Je pense qu’il y a deux types de COP. Il y a la COP qu’on pourrait appeler de stack, qui va réunir un corps de métier. Par exemple, la COP QA, la COP Front-end, la COP Back-end, etc. Mais il y a aussi des COP de sujet — par exemple sécurité, Jira, etc. — qui sont plus des COP transverses avec différents corps de métiers. Donc déjà, il y a ces deux types de COP. Nous, pour la COP QA, ça va être tous les QA de chez Deezer. On se réunit deux fois par semaine : un premier point de synchronisation très opérationnel et un deuxième point beaucoup plus long pour aborder des sujets, faire des présentations autour du test, autour de la qualité, autour de nos pratiques mais aussi réfléchir parfois à des process, discuter, etc. Voilà comment est organisée notre COP côté QA.

[00:05:10.540] — Loic : Côté Front-end ?

[00:05:12.050] — Souhail : Côté Front-end, quand je suis arrivé, j’ai justement essayé de m’inspirer un petit peu de ce qui se fait chez Deezer, parce que dans mes autres expériences, la COP était organisée un peu différemment de ce que j’ai pu constater ici. Aujourd’hui, concrètement, on réunit tous les devs Front-end, autour de la stack, et on essaye justement de partager les connaissances, résoudre certaines problématiques, gérer le design system qui est sur Tempo (note: Tempo est le nom du design system de Deezer). Pendant le revamp (note: le rebranding de Deezer en 2023) aussi, la COP était très utile pour partager la connaissance et l’avancement de ce projet qui a touché à toutes les stacks de toutes les équipes. Pour nous, aujourd’hui, ça peut être un format de workshop pour monter en compétences sur REC (note : Remote Event Collector, notre outil de remontée d’évènements depuis les clients), ça peut être une présentation, par exemple “j’étais à la dernière conférence React 18, c’est ça qui est sorti récemment” — donc il y a quelqu’un qui y a assisté et qui partage avec les autres ce qu’il a pu constater pendant ces conférences — ou j’ai une problématique de performance sur mon site, comment je peux la résoudre ? C’est là où la COP peut justement donner des insights ou donner des idées aux personnes pour résoudre certaines problématiques.

[00:06:21.780] — Loic : D’accord. Et Denis ?

[00:06:23.310] — Denis : De mon côté, je suis lead de la COP SRE, Site Reliability Engineer. On a un utilisé ce terme fourre-tout pour le nom de cette COP parce qu’il y avait un gros déficit de bonnes pratiques d’infrastructure, de sécurité, de conteneurisation. Pourquoi on a fait ça ? Parce qu’il y avait un déficit, effectivement, de ce côté-là, on avait besoin de toucher un grand nombre de personnes. C’est une COP très transverse. Ce n’est effectivement pas comme une COP Front, une COP Back, où ce sont des gens du même métier qui viennent. Là, il y a plein de gens qui viennent de plein de métiers différents. Et le but, c’est vraiment de diffuser la connaissance. Donc on a eu une grosse phase — ça fait trois ans que la COP existe — où c’était surtout des présentations : présentation sur tel sujet, la sécurité dans les conteneurs par exemple, présentation sur tel autre sujet… Ce n’est pas tout à fait la façon dont je conçois les COP parce que c’est quand même quelque chose qui est censé être très horizontal, où chacun est capable de parler, chacun est capable de présenter ses sujets. Mais au début, c’était important parce qu’il y avait ce déficit de diffusion de bonnes pratiques. Nous, on se réunit tous les 15 jours, normalement, deux fois par mois. Et le but du jeu, c’est d’aller chercher des gens pour essayer de trouver des sujets, puisque sinon ce sont toujours les mêmes personnes qui présentent les mêmes choses. Et même s’il y a toujours plein de sujets et plein de choses à présenter, c’est quand même mieux si tout le monde est capable de partager.

[00:07:54.210] — Loic : Comment vous faites pour faire en sorte qu’il y ait des sujets à partager ? Comment vous appâtez le chaland pour venir présenter un truc ?

[00:08:01.190] — Denis : Le truc qui est très intéressant dans les COP, comme on est sur quelque chose de très horizontal où l’on veut que justement les gens partagent, moi, ce que j’aime bien, c’est instaurer un climat relativement bienveillant et aussi très informel. Je n’hésite pas à faire des blagues, je n’hésite pas à mettre des memes dans mes présentations pour montrer aux gens que l’on est gentil, on est là pour partager entre nous. Je ne sais pas si toutes les COP respectent ce format, mais le but du jeu dans la COP que j’anime, c’est vraiment de montrer que tout le monde est capable de présenter quelque chose puisque tout le monde fait des choses intéressantes. Chez Deezer, on a des techs merveilleux. Tout le monde fait des trucs extraordinaires et ne s’en rend pas forcément compte. Et c’est important de venir partager ça aux autres parce que parfois, on se rend compte que pour un même sujet, il y a déjà trois-quatre équipes différentes qui ont résolu le problème de trois-quatre façons différentes. Ça ne veut pas dire que l’on aurait pu résoudre ça d’une seule manière, mais c’est intéressant de confronter ces différentes façons de faire. Aller chercher des gens, c’est compliqué donc la première étape, c’est de montrer que si jamais ils présentent un truc, ils ne se feront pas taper dessus.

[00:09:09.650] — Nicolas : Nous, on a une boîte à idées. On a un Trello où l’on met des cartes avec les sujets que l’on veut aborder ou quand on pense que telle équipe a fait un truc intéressant. L’avantage de mon rôle d’expert, c’est que j’ai une vision un peu plus globale de ce qui se fait chez Deezer, dans les autres équipes que la mienne. Ça me permet d’aller chercher directement les gens en leur disant : “Est-ce que tu ne voudrais pas présenter ça ? Est-ce que tu ne voudrais pas partager ça ?” Nous, on a quand même du mal à aller chercher les gens. On a quand même du mal à avoir des gens qui disent : “Oui, j’ai envie de présenter ça”. Il faut forcément aller les chercher. Ce n’est pas évident parce qu’on a beaucoup de gens qui ne se sentent pas capables d’animer une COP, que ce soit même pendant une demi-heure ou une heure. Aussi, on a une deuxième difficulté dans notre COP, c’est qu’elle est en anglais et on n’a pas tous un niveau d’anglais bilingue. Je prends mon cas : mes présentations en anglais sont beaucoup moins dynamiques et beaucoup moins spontanées que si je la faisais en français. Du coup, certaines COP que je fais peuvent perdre en impact et perdre en dynamisme. Donc forcément, on perd les gens pendant l’heure de présentation.

[00:10:32.020] — Loic : D’accord. La raison pour laquelle elle est en anglais, c’est parce qu’il y a beaucoup d’anglophones ?

[00:10:35.300] — Nicolas : Oui, on a une partie d’anglophones dans les équipes QA.

[00:10:39.530] — Souhail : Côté Front, ça a beaucoup évolué depuis que j’ai commencé à animer la COP. Au début, c’était à moi d’aller chercher des sujets, d’aller chercher des volontaires pour faire des présentations. Mais petit à petit, j’ai essayé de chercher des alliés — on va dire — pour m’aider à animer la COP. Je me suis basé, ou je me suis fait aider par les Leads Front, qui sont les experts dans les trois startups (note: il y a trois startups, i.e. trois grosses équipes au sein du département Product & Tech de Deezer). À partir de là, on a essayé en Front Lead meeting toutes les semaines de se demander : “C’est quoi les sujets pertinents ? C’est quoi les urgences qui vont arriver ? Est-ce qu’il y a un sujet un peu transverse qui peut impacter tout le monde, que l’on peut traiter et présenter à la COP ?” Petit à petit, on a commencé à réfléchir et j’avoue que j’ai passé le flambeau pour qu’ils soient plus autonomes sur cette partie-là. Je suis arrivé dans un contexte où il fallait reconstruire l’équipe Listeners Front-end, il fallait faire des recrutements et faire grossir l’équipe. Avec l’urgence et le workload associé, je n’avais plus le temps pour animer la COP et aller chercher des volontaires pour présenter. Aujourd’hui, les Leads Front sont beaucoup plus autonomes sur l’animation de la COP. On a un Trello justement, comme une boîte à idées, pour se dire : “Moi, je veux savoir comment marche le player”, “je veux savoir comment marchent les pages dynamiques”… Après, il y a aussi des volontaires disent : “Moi, j’ai cette connaissance-là, je peux faire une présentation à la COP” et on essaye de planifier ensemble. Ensuite, ils ont aussi proposé un format avec un “Zizou”, un milieu de terrain qui permet d’animer la COP. C’est un rôle qui est tournant, donc à chaque fin de COP, on choisit un “Zizou” pour animer la prochaine COP. Ce sera son rôle de prioriser les sujets. On a aussi fait un template de présentation que l’on suit à chaque COP, où l’on va dérouler les différents sujets. C’est le “Zizou” qui va passer la parole d’un présentateur à l’autre. Donc aujourd’hui, c’est beaucoup plus structuré, la charge de travail est partagée par tout le monde. Ça permet de responsabiliser tout le monde, donner du sens à la COP et donner du sens aux présentations que l’on est en train de faire.

[00:12:56.170] — Vincent : Et depuis que vous avez mis en place cette formule — je crois que c’est relativement récent à l’heure où l’on enregistre, je crois que ça va faire deux mois — est-ce que vous avez senti un regain d’intérêt et un regain d’implication des différentes personnes du front-end, en l’occurrence, pour la COP ?

[00:13:14.780] — Souhail : Forcément, parce que ça casse la barrière de la peur. Tout le monde peut animer une COP, tout le monde est capable de présenter un sujet à la COP. Il n’y a pas de tabou, il n’y a pas de : “J’ai peur, je n’ai pas le niveau” ou “je n’ai pas les épaules pour présenter une COP”. On a essayé de casser cette barrière-là au début pour dire que le but n’est pas de juger les personnes, c’est un milieu d’entraide. On a essayé de beaucoup jouer sur la sécurité psychologique au début. Aujourd’hui, quand on responsabilise les gens pour aller chercher des sujets, pour dire “ça, c’est intéressant à présenter”, et qu’en tant que manager, on les aide à faire leurs présentations, etc., je pense que ça casse la barrière de la peur, ça responsabilise plus les gens et ça donne plus envie aux gens de s’impliquer et de participer à la COP. Sachant qu’au début, la fréquence était hebdomadaire, mais on a vu que c’était un peu short pour préparer des présentations donc on l’a passée à tous les 15 jours. Il ne faut pas avoir peur aussi d’annuler une COP si jamais il n’y a pas de sujets à présenter. Il ne faut pas forcer les gens à aller présenter des sujets s’ils ne sont pas prêts.

[00:14:28.090] — Nicolas : Nous, on applique la même technique. Si on n’a pas de sujet, on annule. Généralement, on a un créneau de présentations toutes les semaines. D’ailleurs, ce ne sont pas que des présentations, on essaye de varier les formats. Ça peut être, effectivement, la présentation un peu scolaire. Ça peut être ce que je vais appeler un “talk” : on va discuter autour d’un ou plusieurs sujets avec quelqu’un qui va prendre des notes. On a aussi des workshops : on essaye de faire des workshops, soit de tests quand on a des nouvelles features qui vont arriver et que l’on a besoin d’une multitude de retours, soit aussi pour réfléchir sur des process, sur des méthodes, etc. Enfin, on a aussi des temps de “team building”, que l’on essaye de faire au moins une fois par semestre, où l’heure de COP va être consacrée à faire un jeu juste pour -comment dire — “émulsionner”…

[00:15:30.110] — Loic : C’est de la cuisine !

[00:15:30.140] — Souhail : Créer de la cohésion.

[00:15:31.680] — Nicolas : Oui, voilà ! Pour avoir un esprit d’équipe.

[00:15:35.740] — Loic : Cet “esprit d’équipe” revient souvent. J’ai l’impression que c’est la même chose que l’on ferait dans une équipe quelconque, peu importe le staffing de l’équipe. C’est de faire en sorte de créer un contexte où c’est à la fois cool, à la fois utile et à la fois, on a envie d’y aller.

[00:15:52.150] — Nicolas : Oui, il faut avoir des gens qui sont intéressés, qui sont investis et qui n’aient pas l’impression de perdre leur temps. Nos COP sont facultatives. Les COP de type présentation sont facultatives parce que si l’on a des gens qui viennent contre leur gré, il n’y a pas de participation, il n’y a pas cette émulsion, il n’y a pas d’échange. Et ça donne des situations un peu “pénibles” — on va dire — pour le présentateur ou pour l’animateur, pour celui qui propose le sujet, parce qu’en fait, il a l’impression d’avoir échoué parce qu’il a partagé son sujet, mais ça n’avait l’air d’intéresser personne. Alors que si on n’a que des gens qui viennent parce que ça les intéresse, il y a déjà un peu plus de discussions, il y a plus de questions. Donc la personne qui anime va se dire : “J’ai réussi ma présentation ou ma COP parce que ça a intéressé les gens, ils ont participé, ils ont montré qu’ils avaient réussi à accrocher à mon sujet”.

[00:16:58.160] — Souhail : Justement, je trouve très intéressant le concept de cohésion dans la COP, parce que quand on est manager d’une équipe, c’est normal de créer cet esprit d’équipe, de la cohésion. On est au quotidien avec l’équipe donc on les connaît très bien. Mais au sein d’une COP, on rassemble les devs de toutes les startups. Moi, j’étais dans un contexte où il y avait eu une réorg avant que j’arrive chez Deezer. Il y avait l’équipe Core, qui était une équipe un peu transverse qui développe des outils pour les autres équipes comme REC, le player, le SDK du player, etc. Il y avait aussi Tempo, le design system, qui était sur une technologie qui s’appelle Chakra, et tout le monde n’était pas d’accord sur ce concept-là. Donc j’arrive à un moment où l’on me dit qu’il y a des tensions entre les équipes. Donc, au début, il fallait justement créer cette cohésion d’équipe, rassembler tout le monde et dire : “On est tous Deezer, on est tous la même équipe”. Mon ambition à l’époque, c’était justement d’atteindre le niveau 5 du management tribal. C’est un livre que j’ai lu il y il y a quelques années qui m’a beaucoup influencé, “Manager votre tribu” de Dave Logan. C’est comme une boîte à outils pour transformer une équipe d’une phase à une autre. En fait, il divise la société en cinq niveaux, cinq tribus. La première et la deuxième, on n’en parlera pas parce que ce sont des sociétés de gangs, d’ex-taulards et trucs comme ça. Mais les trois niveaux qui m’intéressent, ce sont : le niveau trois où c’est “je suis le meilleur, mais pas les autres”, le niveau quatre où c’est “nous sommes les meilleurs, mais pas les autres, et le niveau cinq où c’est “nous sommes les meilleurs, mais comment fait-on pour que les autres soient meilleurs ?” Et c’est ce niveau-là que je voulais atteindre avec la COP. OK, nous, on a du savoir-faire côté Listeners sur la partie player, chez Partnerships (note : l’une des trois startups de la division Product & Tech de Deezer), ils ont de la connaissance sur d’autres parties, chez CM (note : Customer & Monetization, la troisième startup de la division Product & Tech de Deezer), ils ont beaucoup de connaissance sur la partie unlogged (note : pages non-loguées, pour les utilisateurs qui ne sont pas connectés à un compte Deezer), sur la partie freemium, etc. Comment on rassemble toute cette intelligence collective et comment on travaille ensemble pour atteindre un objectif commun ?Aujourd’hui, un projet concret, c’est que l’on souhaite changer la techno du design system, qui est Chakra, par un autre système. Et justement, on est en train de travailler ça collectivement. On est en train d’essayer de faire des POC (note : Proof-Of-Concept, une réalisation expérimentale concrète et préliminaire illustrant une certaine méthode ou idée afin d’en démontrer ou pas la faisabilité) ensemble, de partager nos expériences et d’éviter que l’on reproduise le même schéma que pour Chakra avec des tensions et en obligeant les autres à adopter des décisions qui ne sont pas collectives.

[00:19:33.070] — Loic : D’ailleurs, ça a donné lieu à la création d’une autre COP sur le design system.

[00:19:38.310] — Souhail : Après, dans l’autre COP, il y a l’équipe Design qui est impliqué. Et ça a plus de sens, justement.

[00:19:44.510] — Loic : Oui, il y a deux niveaux de discussion. Il y a la partie technique dont tu parlais : comment tu implémentes, comment les choses vont être mises en place dans les différentes stacks… Vous en parlez côté Front mais je pense que c’est aussi côté iOS et Android qu’il doit y avoir des discussions — il y a aussi des COP sur ces stacks-là. Mais il y a aussi une COP complètement transverse qui s’est montée avec des designers, avec des développeurs des différentes stacks qui discutent du design system, suite aux discussions qui ont pu avoir lieu dans les différentes COP à ce moment-là.

[00:20:17.180] — Souhail : Exactement.

[00:20:27.330] — Vincent : Ces COP sont transverses aux équipes, donc elles sont vraiment trans-startups — puisque c’est comme ça que l’on appelle nos grosses équipes chez Deezer. Est-ce que vous arrivez à garder une espèce de cohérence dans vos COP respectives, malgré les potentiels tiraillements d’objectifs que l’on peut avoir selon l’équipe dans laquelle on travaille au day-to-day ?

[00:20:46.990] — Denis : C’est justement tout l’intérêt des COP. Comme tu l’as dit, ce sont des organisations qui sont transverses. C’est une organisation dans l’organisation. Ce sont des équipes complètement en dehors de toute hiérarchie existante. Le terme “communauté” est important : c’est une communauté, ce sont des gens qui se retrouvent, il faut qu’ils fassent corps ensemble. Et justement, par rapport aux objectifs, ce que j’aime bien faire dans notre COP, c’est fixer des objectifs sur des sujets qui intéressent la COP. Nécessairement, ça va être contradictoire par rapport aux objectifs d’une équipe, puisque l’objectif de l’équipe va être d’avancer le plus vite possible sur ces sujets à elle. Pour autant, on a des sujets transverses, on doit faire avancer toute l’entreprise. Il ne faut pas hésiter à prendre des sujets qui n’ont rien à voir avec les sujets des équipes. Le but, ce n’est pas de favoriser une équipe par rapport à une autre. Le but, c’est de “tacler” — j’utilise cet horrible mot, cet horrible anglicisme — des sujets qui sont transverses. Et c’est justement parce que l’on est hors de toute organisation que l’on peut se permettre de faire ce genre de changements qui seraient difficiles à faire accepter si c’était une équipe qui demandait à une autre de le faire.

[00:22:03.160] — Loic : On est d’accord que, du coup, c’est nécessaire d’avoir du volontariat, des personnes impliquées, voire même des équipes…

[00:22:12.140] — Denis : Plus que du volontariat, il faut même avoir un soutien hiérarchique — j’ai envie de dire — puisqu’effectivement, les objectifs de la COP, de la communauté en tant que telle, peuvent être contradictoires avec les objectifs à court terme d’une équipe ou de toutes les équipes qui la composent. Donc nécessairement, il faut qu’il y ait un un soutien d’abord des membres de la communauté, on en a parlé : il faut que ce soit des gens qui se sentent heureux d’être ensemble, qui sentent ce côté communauté, ce “faire corps avec la communauté”. Et il faut aussi un soutien de la hiérarchie. Parce que si tu n’as pas de soutien, derrière, tu vas dire “on a un objectif de COP” et puis le lead de chaque équipe ou le manager de chaque équipe va dire “oui, très bien, mais on doit livrer telle feature en Q1”, “à la fin du sprint, il faut que l’on ait rempli les trois tickets”… Donc nécessairement, oui, ça nécessite de la volonté, ça nécessite de faire corps avec sa communauté. C’est à la fois tout l’intérêt et toute la difficulté.

[00:23:09.260] — Nicolas : Il faut un sponsoring de sa COP. Il faut effectivement que le management supporte les COP. La COP, aussi, ça ne va pas être imposer quelque chose, ça va être proposer quelque chose. On va proposer un cadre, on va proposer des évolutions, etc. Il faut vraiment l’adhésion de tout ça pour que les objectifs de COP fonctionnent.

[00:23:33.170] — Souhail : C’est pour ça que les objectifs de la COP ne peuvent pas être sur le court-moyen terme, ce sont plutôt des projets sur le long terme et il faut s’accrocher. Il faut s’accrocher et il faut aussi suivre les actions, avoir des KPIs, des métriques peut-être, pour aussi montrer l’avancement et ne pas perdre — on va dire — le “soleil radieux”. Il y en a qui vont rigoler en entendant ça.

[00:23:57.980] — Nicolas : Il faut rendre ces actions visibles, en fait.

[00:24:01.550] — Loic : Il faut un outil de suivi de toute façon.

[00:24:03.280] — Nicolas : Oui, il faut un outil de suivi et il faut surtout que ces actions soient accessibles et visibles, notamment auprès du management. Nous, c’est une difficulté que l’on a : on a des actions mais elles ne sont pas tracées, elles ne sont pas visibles dans les boards Jira. Donc forcément, quand on dit “il faut que l’on travaille sur ce sujet de COP ou sur cette action de COP”, comme ce n’est pas visible, ce n’est pas compté comme une tâche de sprint, par exemple. Du coup, ces actions-là restent sous-marines et on n’arrive pas à promouvoir notre COP et nos actions.

[00:24:43.790] — Vincent : Pour l’avoir vécu — je vais prendre ma casquette d’ancien lead de COP, ce que l’on avait essayé de faire aussi, c’était justement de tracer ces actions. Par contre, ce que l’on avait choisi comme format, c’était de faire des tickets Jira et d’essayer de les faire avancer. Et la grosse difficulté que l’on a, justement, par rapport à ça — je me demande comment vous le gérez au quotidien, c’est que ces actions, comme vous le dites, ce sont des actions sur le long terme. Le problème du ticket Jira sur un board, c’est que quand il n’avance pas, ça peut être assez démotivant. Comment vous gérez vos actions pour faire en sorte que ce ne soit pas trop démotivant pour les équipes de voir que, finalement, c’est du travail de fond ?

[00:25:16.500] — Loic : Oui, parce que les temporalités ne sont peut-être pas les mêmes par rapport aux projets des équipes en tant que tels.

[00:25:22.000] — Denis : Si je prends l’une des initiatives que l’on avait prises il y a un moment déjà, qui était de sécuriser l’une des parties de nos conteneurs, il y a des équipes qui avancent plus vite que d’autres. Du coup, comme c’est très transverse, comme il y a beaucoup d’équipes différentes, d’une fois sur l’autre, il y a toujours une équipe qui a avancé un petit peu. Finalement, il y a toujours du progrès. Les équipes qui se lancent tout de suite dans l’action, elles vont faire avancer le truc, ça va donner envie aux autres équipes de faire pareil, parce que l’émulation du groupe fait que l’on a envie de faire aussi bien que les autres. Et c’est un cercle vertueux, en fait. Donc il faut trouver les sponsors, ceux qui vont avoir la bande passante pour pouvoir initier le sujet, commencer à faire avancer le sujet. Et après, on capitalise là-dessus en disant à la COP suivante : “voilà, telle équipe a réussi à faire ça, ils ont eu telles difficultés, ils ont fait comme ci, ils ont fait comme ça”. Et la fois d’après, naturellement, il y a une autre équipe qui s’y est mise. Ça ne va pas marcher à tous les coups, mais c’est l’une des façons d’y arriver dans mon cas. Les gens, ils ont envie de bien faire et il faut juste leur montrer la direction.

[00:26:32.160] — Souhail : Pour moi, aujourd’hui, c’est un peu difficile de prioriser des sujets “techniques” — on va dire — de la COP dans les sprints ou dans les streams (note : les streams chez Deezer sont des entités de travail formées pour apporter des solutions à un problème ou une opportunité définis). Le challenge, c’est d’atteindre ce niveau de rigueur, de rédiger un PIB, de passer en PAM pour justement…

[00:26:53.200] — Vincent : Il va falloir que tu expliques ce que sont un PIB et un PAM parce qu’en dehors de Deezer, je crois que personne ne sait de quoi on parle !

[00:26:58.150] — Souhail : On a un process une fois qu’une opportunité est identifiée. Il faut rédiger un PIB (note : Product Initiative Brief) qui va expliquer quelle est l’opportunité, quel KPI on veut toucher, quelles sont les métriques de succès. Ensuite, passer en PAM, c’est le Product Alignment Meeting où l’on va pitcher devant le CTO, les VP, les Heads-of, cette opportunité, et avoir un go / no-go pour commencer cette initiative. Pour moi, si l’on arrive à identifier un sujet de COP qui est intéressant, qui a un impact, que ce soit sur notre manière de travailler, améliorer le time-to-market, améliorer notre CI ou améliorer la sécurité, etc., il faut que l’on soit capable d’avoir la rigueur de passer ce processus-là et de planifier ce genre d’initiatives techniques avec les initiatives produit.

[00:27:51.830] — Loic : Dans les COP, il y a des discussions, on parle de faire avancer des sujets de COP. Est-ce qu’il y a des décisions qui sont prises dans les COP ? Et au-delà de “est-ce qu’il y en a ou pas ?” — je pense qu’il y en a, comment ces décisions sont-elles prises et comment sont-elles respectées ? Il y a potentiellement des gens qui ne sont pas présents pendant les COP — je pense notamment à des COP qui vont être autour de stacks, où l’on dit que c’est facultatif. Si des décisions sont prises, qu’est-ce qui se passe quand — je ne sais pas — 75% des gens de la stack sont présents et que les autres ne sont pas venus pour raison X,Y ? Sachant qu’il suffit d’être en vacances pour ne pas venir.

[00:28:28.980] — Denis : Comme il n’y a pas de hiérarchie dans les COP, les décisions sont prises de manière collégiale. Comme tu dis, effectivement, ça pose un problème pour les gens qui ne seront pas là. Eh bien, ils n’avaient qu’à être là !

[00:28:39.630] — Nicolas : En vrai, je suis entièrement d’accord avec ça !

[00:28:44.230] — Denis : Ouais, alors je blaguais un petit peu… Mais il y a un fond de vérité quand même !

[00:28:47.330] — Nicolas : Il y a un fond de vérité quand même. Oui, la décision, de toute façon, elle est collégiale avec les personnes qui sont présentes, et ça veut dire que ce sont des personnes qui ont l’envie de faire avancer les choses. Donc il faut vraiment travailler avec elles. Comme je le disais tout à l’heure, pour moi, la COP n’impose pas, elle pose un cadre, elle propose un cadre. Après, il y a quand même des décisions qui sont plus structurelles, par exemple le choix d’un outil. On a fait le choix d’utiliser Xray, par exemple, pour notre patrimoine de test. Ça a été une décision qui a été prise après une task force faite avec quelques membres de la COP QA qui étaient intéressés. Pour ce genre de décisions structurelles, on essaye au moins d’impliquer une personne de chaque équipe pour être sûr que tous les besoins sont couverts. Pour d’autres décisions… Par exemple, on a travaillé sur un template pour remplir les tickets de bugs, et pour celui-là, il n’y avait pas tout le monde. On a essayé de couvrir la plupart des cas mais au final, il n’est implémenté que dans deux équipes.

[00:29:58.610] — Vincent : Ça pose la question, j’imagine, du relais ensuite dans les équipes, puisque tout le monde ne vient pas forcément. Comment vous l’assurez ? Est-ce que ça se fait naturellement ? Que les personnes présentes pendant une décision arrivent à relayer ces informations-là et fassent en sorte qu’il y ait une vraie adoption de cette décision ?

[00:30:18.540] — Nicolas : Nous, on utilise le point très opérationnel de synchronisation, qui est obligatoire, pour relayer des décisions prises. Tout le monde est au courant de ces décisions-là. Ensuite, toutes nos COP sont enregistrées, elles sont accessibles, on a une page qui liste tous les sujets avec la vidéo, les slides, etc. Donc si une personne qui n’était pas là veut plus d’informations ou se renseigner, elle a tous les éléments possibles pour le faire.

[00:30:49.730] — Denis : Les sujets qui nécessitent des décisions dans des COP, souvent — comme tu l’as dit, ce ne sont pas des sujets qui sortent de nulle part. Ce n’est pas un jour qu’on se dit : “on va prendre une décision, on la prend, et puis, les gens qui n’étaient pas là, ce n’est pas grave, dommage pour eux”. Souvent, comme ce sont des décisions, ce sont des trucs assez structurants, ce sont des choses que l’on a pris le temps d’étudier déjà, ça ne sort pas de nulle part. Si une personne n’est pas du tout intervenue dans le process de décision, c’est que ça fait longtemps qu’elle ne vient pas à la COP. Reste le problème des équipes qui ne viennent pas du tout aux COP. Ça, c’est un autre souci. Il faut comprendre pourquoi les équipes ne viennent pas aux COP, pourquoi elles ne sont pas intéressées par cette COP en particulier — si on estime qu’elles sont censées venir. Mais les sujets qui ont été pris dans la COP SRE, notre COP — parce que je n’ai pas envie de dire que c’est “ma” COP, ce sont des sujets dont on parle quand même plusieurs fois avant de prendre une décision, surtout si c’est structurant. Ce n’est pas du jour au lendemain que l’on se dit : “voilà, maintenant, on va tous faire comme ci”. On en a déjà parlé avant, on a déjà présenté la problématique, on a expliqué, on s’est mis d’accord et à la fin, on prend la décision. Et les gens qui ne sont pas là au moment de la décision, dommage. Mais après, on peut toujours revenir en arrière. Aucune décision n’est jamais définitive. Si jamais il y a un problème, on peut revenir dessus.

[00:32:14.720] — Loic : Je peux rajouter des choses — pareil que Vincent, je prends une autre casquette. Il y a une COP que j’anime, qui est la COP GraphQL, qui est très transverse. Quand on prend une décision dans cette COP-là, c’est une décision qui va concerner énormément de gens dans énormément d’équipes différentes et il n’y a réellement pas d’ownership potentiel pour prendre cette décision en dehors de cette COP-là. Ce que l’on a tendance à faire, c’est que les gens qui sont là vont en discuter — c’est à ce moment-là qu’il va y avoir les débats les plus fournis, généralement. Par contre, ça va se faire aussi de manière asynchrone. On va utiliser énormément Slack. En tout cas, c’est ce que j’ai poussé le plus : dès que quelqu’un a une question ou a un sujet à apporter, il y a toujours possibilité de discuter de vive voix pendant les meetings de COP, mais il y a toujours une étape de discussion ou au moins de compte rendu dans les channels, de manière à ce que tout le monde qui est au moins dans le channel Slack — ça fait plus de monde que de monde qui participe à la COP elle-même — soit au courant de ce qui s’est dit et du fait que ça va avoir des impacts. Pour moi, la partie asynchrone a tendance à être plutôt efficace, mais ça veut aussi dire que c’est quelque chose qui n’arrive pas systématiquement. C’est fait quand c’est nécessaire, quand on se dit : “il y a un impact sur beaucoup de gens, on était peut-être six à en discuter, mais on est 45, voire 100, à réellement “subir” — dans le sens positif ou négatif — les impacts de cette décision”.

[00:33:51.350] — Vincent : Comment fait-on vivre une COP dans la durée ? Comment s’assure-t-on qu’il y ait toujours un intérêt des équipes ? Comment s’assure-t-on que ça réponde toujours aux besoins ? Comment faites-vous ça chacun de votre côté ?

[00:34:04.400] — Denis : C’est un peu naïf, mais déjà, le premier indicateur que l’on peut regarder, c’est : est-ce que les gens reviennent ? Si les gens ne reviennent pas, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. On peut toujours se poser la question et demander aux gens qui ne viennent pas pourquoi ils ne viennent pas. C’est quelque chose que je fais : je garde la liste, pas des gens qui viennent, mais du nombre de personnes qui viennent pour tous les sujets et je passe, à la fin de chaque COP, un lien avec un petit programme développé maison qui demande aux gens de voter de 1 à 5 de manière anonyme — 1 étant la note la plus basse, “j’ai perdu mon temps”, et 5 étant “j’ai utilisé mon temps de la manière la plus productive possible sur cette heure de réunion”. J’essaye de suivre ça et j’essaye de regarder quels sujets ont le plus plu. C’est une manière déjà, a minima, de faire revenir les gens. Alors, est-ce que faire venir les gens, c’est faire vivre la COP ? On peut en débattre, mais déjà, elle continue à exister.

[00:35:06.310] — Souhail : Concernant la COP Front, elle survit aujourd’hui grâce au travail des Leads Front. Ils font un travail énorme et magnifique pour être à jour sur les sujets, pour trouver des idées sympathiques pour animer la COP. Parfois, on fait des rétros (note : rétrospectives), parfois, il y a des jeux, des blind tests, etc. Justement, on introduit aussi le côté fun dans la COP pour créer cette cohésion et faire survivre cette COP. Après, les clés de la réussite pour garder des gens motivés, c’est plus les impliquer, varier les sujets et varier le format aussi. Récemment, il y a eu pas mal d’autres personnes d’autres COP qui sont venues à notre COP Front pour nous présenter des trucs, que ce soit sur la QA, que ce soit sur la sécurité — comment on sécurise un conteneur Docker, etc. Je trouve ça aussi intéressant de sortir parfois du cadre du front-end, du React (note : librairie pour les interfaces utilisateurs web et natives), du SSR (note : “Server-Side Rendering” ou rendu côté serveur d’une page web), etc., pour donner plus de visibilité aux développeurs sur ce qui se passe dans l’écosystème de développement au global.

[00:36:12.780] — Nicolas : Nous, on va utiliser le ROTI — enfin, moins ces derniers temps — mais on essaye de faire un ROTI en fin de COP pour voir un petit peu les sujets qui ont marché ou moins bien marché. Ça peut être aussi dû au format qui n’était peut-être pas le bon, par exemple, pour un sujet. Nous, on demande un commentaire. Notamment, on espère que les personnes qui mettent 1, 2 ou 3 expliquent pourquoi elles ont mis 1, 2 ou 3 : qu’est-ce qui ne leur a pas plu ?Ou pourquoi elles ont perdu leur temps ? On fait aussi, une fois par semestre, une rétro pour essayer d’améliorer les choses, que ce soit dans la sélection des sujets, comment on fait les meetings, etc.

[00:36:57.350] — Denis : Le ROTI, c’est le “Return On Time Invested”. C’est la petite note de 1 à 5 dont je parlais tout à l’heure — pour nos auditeurs qui auraient l’eau à la bouche !

[00:37:05.620] — Loic : On fait de la cuisine donc, dans ce podcast, pour la deuxième fois.

[00:37:10.360] — Denis : Musique et cuisine.

[00:37:11.960] — Vincent : Est-ce que pendant les rétros que vous avez pu faire — j’imagine que ce sont les personnes de la COP qui viennent proposer des choses — vous avez souvent des changements qui peuvent être un peu disruptifs ou est-ce que c’est souvent à la marge ? Comment ça évolue ? Est-ce qu’il y a des moments où ça tranche vraiment de formules ou est-ce que ce sont des petites adaptations au fil du temps ?

[00:37:34.810] — Nicolas : Nous, on a fait beaucoup de petites adaptations au fil du temps. Après, on a tous — c’est ce qu’on disait tout à l’heure — une difficulté à suivre les actions. On a tous notre quotidien et des fois — souvent même, on a du mal à introduire les gros changements que l’on aimerait faire. Et si on veut faire un “breaking change”, on ne le fera jamais. Et donc, ce qui marche, c’est vraiment de faire des petites adaptations au fur et à mesure.

[00:38:04.910] — Souhail : Je vais parler au nom des Lead Front, mais au travers des rétros, on a pris des renseignements sur ce qui ne marche pas, ce qu’on peut améliorer. Pareil que côté QA, c’était des petits… On a ajouté le “Zizou”, on a amélioré les slides. C’était des petits ajustements qui ont permis de faire vivre et de donner envie à tous les devs Front de venir toutes les deux semaines à la COP.

[00:38:32.300] — Nicolas : La difficulté, c’est que quand on fait des rétros, il faut que les personnes qui ne viennent pas aux COP viennent aux rétros pour nous expliquer pourquoi.

[00:38:42.680] — Loic : Problème récurrent.

[00:38:42.950] — Nicolas : C’est le serpent qui se mord la queue.

[00:38:45.260] — Denis : Après, il y a un sujet tabou, mais les COP n’ont pas forcément vocation à vivre éternellement. Peut-être qu’à un moment donné, la COP n’est plus pertinente et doit disparaître. Donc ce n’est pas forcément un but en soi de maintenir en vie une COP ad vitam aeternam. Potentiellement, un jour, elle ne sera plus nécessaire.

[00:39:04.970] — Loic : Je comprends mais, par contre, il y a des COP…

[00:39:06.130] — Denis : Il y a des exceptions !

[00:39:06.500] — Loic : …où il va y avoir des enjeux à les maintenir en vie peut-être plus importants, je pense, que d’autres COP.

[00:39:14.160] — Vincent : Oui, parce que j’imagine que si l’on dit “on arrête la COP sécurité parce qu’on n’en a plus besoin”, ça va potentiellement poser des soucis !

[00:39:21.040] — Nicolas : Sur la COP QA, c’est par phases. On va avoir des phases où il va y avoir beaucoup d’activités, beaucoup d’émulsion parce qu’on a des nouvelles idées, on tente des choses, etc. Et on va arriver au bout de deux ou trois ans à une période un peu plus calme où l’on va annuler énormément de COP, où l’on va se reposer la question, effectivement, de la légitimité de cette COP. Après, c’est une COP de stack, donc on va au moins garder le point de synchronisation opérationnelle. On a eu des périodes où l’on n’avait que ça.

[00:39:55.520] — Loic : Mais du coup, ça a fonctionné pendant cette période ?

[00:39:57.070] — Nicolas : Oui, oui.

[00:39:58.200] — Vincent : Ça peut être aussi une formule, finalement, de se dire : “là, on n’a rien de folichon à se raconter par ailleurs, par contre, on a besoin…”

[00:40:05.340] — Nicolas : Ça permet de mieux revenir. J’ai repris la COP dès que je suis arrivé chez Deezer — j’ai beaucoup d’appétence pour le partage, etc. donc je m’étais impliqué rapidement dans la COP. Puis, on a eu une grosse phase avec le Covid, surtout — je pense que c’est cette période-là. Covid plus on a passé la COP en anglais, il y a eu un gros ralentissement de la COP. Et puis, je l’ai reprise avec des idées fraîches. Comme j’avais les mains libres, j’ai pu faire un petit peu ce que je voulais. Je m’en suis servi comme d’un laboratoire, parfois un peu à la méthode “à l’arrache” ! J’ai testé plein de trucs, ça n’a pas trop mal marché, et puis là, je pense qu’on arrive à la fin d’un cycle. Il va falloir retrouver des idées, retrouver du sponsoring, retrouver aussi un cercle d’excellence, qui vont être des personnes motrices pour une COP. Il faut ce cercle d’excellence. Par exemple, pour Souhail, ça va être, pour le moment, les Leads. Chez nous, ça va être peut-être des QA Senior ou des gens qui sont très intéressés par la communauté du test, par exemple. Donc on va utiliser ces personnes-là pour avoir de nouvelles idées, pour présenter des choses et re-dynamiser cette COP.

[00:41:44.660] — Loic : J’ai une question sur l’accessibilité de la COP et notamment la diversité, le temps de parole, etc. Est-ce que vous avez des problèmes de diversité dans les COP ? Ça peut être des diversités de profils, ça peut être des diversités au sens vraiment large — un truc tout bête, est-ce que vous avez des femmes dans vos COP, par exemple ? Et comment gérez-vous le temps de parole, notamment l’équité, l’égalité hommes-femmes ou ce genre de choses ? Sachant que, comme partout, il y a toujours des gens qui veulent parler plus que d’autres.

[00:42:17.020] — Souhail : Moi, j’ai de la chance d’avoir de la diversité dans la team et je pense que les seules femmes qui sont dans la COP sont dans mon équipe. J’espère que je n’oublie personne, mais de souvenir, non !

[00:42:29.310] — Loic : Sinon, on va avoir des gens qui vont faire la grève dehors.

[00:42:32.150] — Souhail : Oui, je vais avoir des problèmes ! Aujourd’hui, à la COP Front, je n’ai jamais constaté de problématique liée au temps de parole entre hommes et femmes. Ça se fait dans le respect et pour moi, c’est agréable.

[00:42:46.710] — Nicolas : Nous, on ne va pas mesurer le temps de parole hommes-femmes ou des équipes. On va vraiment privilégier les personnes qui s’intéressent et qui s’impliquent. On a de la chance, on deux équipes qui sont plutôt impliquées, avec des profils forts — on va dire — que ce soit hommes et femmes. Le temps de parole par équipe, c’est beaucoup plus compliqué. On va essayer de chercher les équipes qui proposent moins de sujets, par exemple. C’est le plus difficile. On va avoir une disparité, on a des équipes qui sont plus à même de proposer des sujets et de présenter que d’autres. Du coup, ces autres équipes, il faut essayer d’aller les chercher.

[00:43:33.550] — Denis : De mon côté, on n’a peut-être pas autant de profils féminins. Du coup, je vais parler plus en termes de temps de parole et d’égalité entre les différents points de vue et les différentes équipes. Ce que je constate, c’est qu’effectivement, il y a des grands bavards — ça m’arrive d’en faire partie, d’ailleurs. C’est le rôle du facilitateur — alors, je multiplie un petit peu les casquettes autour de la COP SRE malheureusement, il faudrait que je délègue un petit peu plus. Mais c’est aussi le rôle du facilitateur de s’assurer que tout le monde peut exprimer son point de vue, de peut-être dire à ceux qui parlent un petit peu trop d’écouter un petit peu ce que disent les autres, d’aller chercher les gens qui ne parlent pas trop et leur dire “et toi, qu’est-ce que tu en penses ?” Il faut qu’il y ait un facilitateur. Même si on est tous égaux au sein de la COP, il y a quand même une personne qui présente, potentiellement — s’il y a une présentation — et surtout, il faut un facilitateur qui va justement faciliter les échanges et s’assurer que tout le monde est capable de parler à égalité.

[00:44:37.160] — Vincent : J’imagine qu’en plus, ce n’est pas qu’une question de grand parleur, pas beaucoup parleur. Il y a peut-être aussi une question de séniorité. Parfois, on se sent plus légitime que d’autres sur certains sujets. Est-ce qu’on arrive parfois à aller chercher les juniors pour qu’ils viennent donner leur opinion, qui est aussi importante que celle des gens qui ont plus de bouteille ?

[00:44:57.530] — Souhail : Oui, je pense qu’on peut trouver des personnes qui sont un peu plus juniors que d’autres, dont le temps de parole se limite à poser une question, à faire une petite remarque, sans plus. À la COP Front, aujourd’hui, c’est le rôle de facilitateur, qui est le “Zizou” chez nous, qui essaye de faire attention à ce genre de biais et de justement s’assurer que tout le monde ait le bon temps de parole, que ça se fasse dans le respect et que tout le monde puisse s’exprimer librement et poser les questions, même si parfois certaines personnes les qualifient de “bêtes”. Pour moi, il n’y a pas de question bête. Et justement, c’est là où parfois, on s’aperçoit qu’autour de la table, tout le monde est “bête” parce qu’ils ont peur et n’ont pas osé poser les bonnes questions.

[00:45:47.350] — Nicolas : On essaye de demander si tout le monde a bien compris, si tout le monde sait ce que c’est. Par exemple, quand on parle d’un terme très spécifique à une équipe, on va interpeller les gens pour vraiment aller les chercher quand on voit qu’il n’y a pas de réactions, qu’on est quasi sûr qu’ils ne comprennent pas. Donc on va essayer de les chercher.

[00:46:10.480] — Vincent : Cette question, je la pose parce que j’ai vécu un truc comme ça où en pleine rétro, on essayait de comprendre pourquoi la COP avait un problème d’érosion de public, elle ronronnait. Et là, truc tout bête, il y avait une junior — qui était alternante de mémoire — qui prend la parole et qui nous dit : “Vous savez, des fois, vous parlez, vous êtes dans vos termes techniques que vous connaissez tous dans la boite, mais moi, je viens d’arriver et vous me parlez d’un ARL”, par exemple — qui est un token d’auto-relogging. En fait, les gens qui viennent d’arriver — et quand je dis “junior”, ça peut aussi juste être des gens qui viennent de rentrer dans la société — ne comprennent pas, donc ne participent pas et donc prennent du recul et finalement, ne viennent pas.

[00:46:58.060] — Loic : Oui, le jargon peut vite être une barrière.

[00:47:00.190] — Souhail : Je confirme !

[00:47:03.870] — Loic : J’ai peut-être une toute dernière question. Est-ce que vous auriez des conseils pour qui voudrait monter une COP ? Et j’ajouterais, pour qui voudrait participer à une COP ?

[00:47:14.870] — Nicolas : Premier conseil: ne pas forcer les gens. Avoir et se concentrer, ou se reposer, sur ce qu’on va appeler un cercle d’excellence. Ce sont des gens qui vont être intéressés, motivés, passionnés par le sujet autour duquel est positionnée la COP. Je pense que ça, c’est le point primordial.

[00:47:39.810] — Denis : Faites des blagues. Je me prends peut-être pas assez au sérieux, je ne sais pas, mais je considère que pour une COP, il faut vraiment que ce soit un cadre détendu. Et je ne sais pas faire des cadres détendus sans des blagues, donc je fais des blagues.

[00:47:55.370] — Loic : Peu importe, mais il faut que ce soit détendu.

[00:47:57.400] — Denis : Voilà !

[00:47:58.490] — Souhail : Je me permets d’ajouter : une fois que l’on a le sens de la COP, le pourquoi du comment et que l’on a expliqué à tout le monde pourquoi on va les réunir toutes les semaines ou tous les 15 jours pour leur faire des présentations “chiantes”, il faut leur expliquer pourquoi. Ensuite, il faut trouver des alliés qui vont permettre d’aider la personne à animer la COP, qui vont donner des idées pour que ça se rafraîchisse, pour qu’il y ait une émulation d’idées. Ensuite, la sécurité psychologique est importante pour que tout le monde soit libre de s’exprimer, de partager, de poser des questions. Ensuite, le côté fun, je trouve que c’est très intéressant. Enfin, l’excellence, c’est parfait dans le sens où il faut que cette COP, elle ait un vrai impact, qu’on puisse le voir et qu’on puisse le…

[00:48:55.350] — Denis : Le quantifier.

[00:48:55.680] — Souhail : Merci.

[00:48:56.390] — Nicolas : Et ne pas hésiter aussi à sortir un peu de l’opérationnel sur certains sujets et de sortir un petit peu de son cadre de temps en temps. Par exemple, si vous avez plusieurs COP dans votre entreprise — comme c’est le cas chez nous, faire des échanges entre COP, de la “cross-COP”.

[00:49:17.180] — Denis : Des crossovers.

[00:49:18.040] — Nicolas : Des crossovers ! Et surtout, ne pas hésiter à sortir un sujet qui est peut-être un peu plus métier — métier dans le sens profession.

[00:49:29.890] — Vincent : Je crois que ça va être là-dessus que l’on va s’arrêter pour cette première partie. Merci à tous les trois pour toutes ces informations et toutes ces expériences que vous avez partagées avec nous. Je vous propose de passer à la deuxième partie du podcast, qui est votre recommandation musicale.

[00:49:53.280] — Denis : Alors moi, j’ai lancé la track sans faire exprès tout à l’heure. C’est “The Last Imagination”. C’est le nouveau single de Dark Tranquillity, qui annonce le prochain album qui arrive bientôt. Dark Tranquillity, mon groupe préféré depuis que je suis grand ado et dont je ne me lasse jamais. C’est du death metal symphonique (note: erratum, c’est en fait du death metal mélodique).

[00:50:13.080] — Souhail : Je reste à peu près sur le même thème. Il y a une chanson que j’écoute en boucle depuis des jours, c’est Deep Purple, “Child in Time”. Je vous la conseille. C’est trop bien pour se détendre.

[00:50:25.640] — Nicolas : Je vais faire deux recommandations. La première, c’est de la musique. C’est “Running in the Night” de FM-84. C’est une chanson qui m’a permis de découvrir la synthwave. Super genre musical ! Et je vais vous faire une recommandation de podcast pour les personnes qui aiment l’histoire autour de la musique, notamment autour de Mylène Farmer. Il y a un podcast qui s’appelle “Histoire de…”. C’est fait par des passionnés qui retracent énormément d’anecdotes autour de sa musique, toutes les similitudes entre différentes périodes, différentes chansons… C’est un super travail journalistique autour de l’œuvre de Mylène Farmer. Donc je vous le recommande.

[00:51:07.730] — Loic : Du coup, aujourd’hui — parce qu’il faut que j’en trouve un à chaque fois — je vais recommander l’artiste Thylacine, qui est un artiste français. Je crois qu’il est français, mais il a d’autres origines aussi — je pense qu’il a plusieurs passeports, mais peu importe ! Il fait de la musique électronique avec beaucoup d’inspirations de pas mal d’endroits dans le monde, il utilise beaucoup d’instruments acoustiques. Et dernièrement, son dernier projet — que je suis allé voir en concert, notamment — s’appelle “Thylacine and 74 musicians”. En fait, il a globalement un orchestre symphonique et un chœur avec lui, et il revisite des classiques mais à sa sauce, avec ses genres, ses styles et l’électronique qu’il ramène. C’est un mélange entre la partie purement classique que l’on pourrait retrouver — du Ravel, etc. — et de la musique électronique avec de la musique du monde, je dirais. Vraiment intéressant !

[00:52:02.680] — Vincent : Moi, j’allais proposer quelque chose mais la suggestion de Nicolas me fait penser à autre chose, donc je vais vous proposer autre chose. Je vais parler de Toxic Avengers, son album “Yes Future”, et particulièrement la track “Bien cordialement”. Je suis toujours très gêné, je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer, mais je trouve que cette track est vraiment magnifique. Voilà !

[00:52:23.170] — Loic : Eh bien, je crois que l’on peut mettre le clap de fin.

[00:52:25.180] — Vincent : Merci à tous !

[00:52:27.920] — Souhail : Merci !

[00:52:28.340] — Nicolas : Merci !

[00:52:28.760] — Denis : Merci beaucoup.

[00:52:29.890] — Vincent : Vous venez d’écouter un épisode de Deez is la tech et nous espérons que vous avez passé un bon moment en notre compagnie. N’hésitez pas à nous attribuer quelques étoiles si votre application de podcast le permet, et à nous faire part de vos retours via les réseaux sociaux et notre compte @DeezerDevs. Ceux-ci nous aideront à améliorer notre contenu afin de le rendre plus utile, enrichissant et plaisant à écouter. Enfin, n’oubliez pas que toutes les transcriptions de nos épisodes, ainsi que les coups de cœur de nos invités, sont disponibles sur notre blog deezer.io. À très vite pour un nouvel épisode et d’ici là, ne pétez ni les plombs, ni les crons !

[00:53:09.850] — Nicolas : J’avais une dernière blague qu’on m’a soufflée. Comme on parlait de COP et de remote, on peut littéralement dire : “On ramène la COP à la maison”.

[00:53:19.130] — Vincent : C’est fait ! Voilà !

[00:53:21.560] — Loic : Moi, je dis : ça peut aller dans l’introduction.

[00:53:23.200] — Vincent : Je voulais essayer de faire une COP sans qu’on fasse “good COP, bad COP”…

[00:53:28.280] — Nicolas : On me l’a soufflée aussi !

Références